C'est pas parce que ça commence mal que ça finit pas bien...
Forts de l’euphorie du premier jour au Viêt-Nam en compagnie de Wong, nous prenons à bras le corps cette seconde journée : journée de transit vers Ho Chi Minh-Ville, l’ancienne Saïgon.
Des noms qui laissent l’imagination s’envoler.
Sans nous dire que ça peut merder.
Parce qu’on a le vent dans le dos. Toujours.
Parce qu’avec un peu de bonne humeur et beaucoup d’humour, on s’en sort toujours. Toujours.
C’était mal se connaître…
Je dirais même plus : c’était se surévaluer…
Le bus a deux heures de retard.
Deux heures à attendre dans un hall. C’est pas grave. Mais il fait chaud.
Un hall où deux employés de l’agence des bus nous ont pris en grippe parce qu’on a trop de bagages pour le bus.
Et vas-y que je fais de grands gestes.
Et vas-y que je ricane.
Et vas-y que je fais non de la tête en levant les yeux au ciel…
Je ne comprends pas les mots, mais les sarcasmes et les prises à témoin des autres voyageurs sont bien perceptibles.
J'ai la susceptibilité qui me chatouille. Mon talon d'Achille...
Un sac chacun, c’est trop… Les enfants c'est bien connu, c’est pas des humains entiers (sauf pour le prix des places de bus).
Je tente de négocier en anglais… Peine perdue.
Je propose de reprendre mes gosses et mes bagages… Sans résultat.
Je fume sans pipe, jusqu’au moment où une gentille dame qui attend comme nous et qui se débrouille en anglais vient tenter de me calmer et m’explique qu’il me faut payer une place supplémentaire pour les valises !
Ah ce n’était que ça ? Ben pour 8$, ça ne valait pas le coup de s’énerver comme ça après nous ! (Surtout au taux de change actuel !! Hihihi)
Ambroise me disait pendant tout ce temps : « moi des fois, j’en ai marre de voyager !! ». DANS CES CONDITIONS ET A CE MOMENT PRECIS : je suis d’accord avec lui !
Les 5 heures de trajet annoncées se transforment en 6h30, conduite rock’n’roll comme on ne peut se l’imaginer en Europe.
Ici, on s’impose à coup de klaxon, et quand on a mal évalué le dépassement des 15 motos et des 3 camions, on pile…
Avec des nerfs déjà en pelote, rien de mieux pour tester ses limites!!
Nous arrivons à 20h30 entiers, ce qui n’était pas gagné d’avance.
Nous trouvons un chauffeur de taxi non anglophone pour nous conduire dans un hôtel repéré sur le guide.
Il nous conduit dans un trou à rats, moche, cher pour ce que c'est, bruyant, et avec une tenancière revêche. En nous disant que c’est l’adresse du guide… Je capitule. On monte nos valises au 4ème sans ascenseur et sans aide. On est des costauds, nous…
Pour remonter le moral des troupes, les enfants demandent un hamburger. On en a croisé plein en traversant cette mégapole en taxi . Et ça tombe bien, y’en a un juste en face !
Le vent arrière n’est pas loin de revenir, j’le sens bien…
Fast-food. Hamburgers froids. Frites molles et grasses. 30°. Eau chaude.
Où es-tu passé, humour ? Qu’en est-il de toi, bonne humeur ? C’est dans ces cas-là qu’on a besoin de vous, bon dieu !
C’en est trop, on décide de prendre notre destin en main et d’aller, dès maintenant, chercher un hôtel sympa pour demain. On en trouve un à deux pas, propre, au même prix que le sordide, tout neuf, tout beau, avec un accueil super sympa.
Mais où est l’embrouille ? On la cherche et on ne la trouve même pas. Pourtant la loi des séries voudrait qu’il y en ait une…
Ni une ni deux, nous allons chercher nos valises et tant pis pour la nuit prépayée : la redescente des valises nous semble bien légère... Nous rejoignons ce havre de paix qui nous tend les bras.
Et dans la minute : draps propres, silence, baignoire, sourire.
On peut mettre le spi. Le vent est revenu, on le sent bien : on se sent bien...
Oubliés les affreux du bus, les coups de klaxons, l’hôtel de passe et le Macdo à l’huile.
Y’a même une connection internet dans la chambre !
Qui nous apprend la naissance d’Ambroise à Epernay, qui va bien et fait le bonheur de ses parents.
Qui nous apprend que les dernières notes du CNED de Cassandre s’échelonnent entre 14 et 20…
Quoi ? Marre de voyager ? Ambroise, tu déconnes ?...
Ambroise ne me répond pas, il dort à poings fermés, son nounours dans les bras…