L’élégance du hérisson

Publié le par Cécile

L’élégance du hérisson

De Muriel Barbery. Gallimard

 

Ce livre m’a été conseillé par François. Quelle bonne idée il a eue !

Je peux dire que je ne m’étais pas délectée de cette manière à la lecture d’un livre depuis très longtemps.

L’écriture y est vive, drôle et talentueuse.

J’ai envie de le conseiller à tout le monde ! En le lisant j’ai pensé plusieurs fois qu’il plairait à Pierrette, à Soso et à Lili. Une belle idée de cadeau : en plus, Noël approche, n’hésitez pas….

 

Renée et Paloma sont deux personnes bien différentes. L’une est laide, l’autre est jolie. L’une est vieille, l’autre est jeune. L’une est concierge d’un immeuble, l’autre est collégienne.

Mais elles ont un point commun : celui d’une brillance particulière, une tournure de l’esprit, un regard acéré sur les gens et les choses, qui leur donne à toutes les deux l’envie de se cacher du monde « normal ».

 

Quelques extraits :

 

« il bougeait, il faisait les mêmes gestes que les autres (…) mais, alors que les gestes des autres allaient vers leurs adversaires et tout le stade qui les regardait, les gestes de ce joueur restaient en lui-même, restaient concentrés sur lui, et ça lui donnait une présence, une intensité incroyables. Et du coup, le haka, qui est un chant guerrier, prenait toute sa force.Ce qui fait la force du soldat, ce n’est pas l’énergie qu’il déploie à intimider l’autre en lui envoyant tout un tas de signaux, c’est la force qu’il est capable de concentrer en lui-même, en restant centré sur soi. Le joueur maori, il devenait un arbre, un grand chêne indestructible avec des racines profondes, un rayonnement puissant, et tout le monde le sentait. Et pourtant, on avait la certitude que le grand chêne, il pouvait aussi voler, qu’il allait être aussi rapide que l’air, malgré ou grâce à ses grandes racines » p.37, 38.

 

« Si nous ne savions pas encore quand la mort viendrait, nous étions noués par la certitude de son imminence, noués en nous mêmes et noués l’un à l’autre par cet invisible lien. Lorsque la maladie entre dans un foyer, elle ne s’empare pas seulement d’un corps, mais tisse entre les corps une sombre toile où s’ensevelit l’espoir. » p.74

 

« Je vais dire une banalité mais l’intelligence, en soi, ça n’a aucune valeur ni aucun intérêt. Des gens très intelligents ont consacré leur vie à la question du sexe des anges, par exemple. Mais beaucoup d’hommes intelligents ont une sorte de bug : ils prennent l’intelligence pour une fin. Ils ont une seule idée en tête : être intelligent, ce qui est très stupide. Et quand l’intelligence se prend pour le but, elle fonctionne bizarrement : la preuve qu’elle existe ne réside pas dans l’ingéniosité et la simplicité de ce qu’elle produit mais dans l’obscurité de son expression » p.177

 

Publié dans Rubrique livres

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