La vie est-elle un long fleuve tranquille?
Qu’elle était calme et paisible cette rivière Nam Ou, quand nous sommes montés sur la pirogue.
Le temps gris et chaud faisait peser sur nos épaules l’impression d’une fatigue qui n’en était pas vraiment une.
Les quelques personnes francophones déclenchaient des discussions sur le Laos, leurs itinéraires de voyage, la déforestation, le sourire lao…
Les paysages défilaient, au lent rythme de la vie villageoise rencontrée : pêcheurs, lavandières et enfants.
Le voyage, qui était prévu pour 5 heures, aurait pu s’étirer de la sorte pendant 5 heures.
Mais voilà, la vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille...
Alors que chacun vaquait à ses pensées, la vigilance en berne, la longue pirogue, alourdie par les passagers et leurs bagages, n’a pas su amorcer le virage un peu serré qui s’annonçait, rendu encore plus difficile par quelques rapides malicieusement logés là.
Elle est allée s’encastrer soudainement sur un gros rocher près de la rive, prenant dans le même instant possession de deux voies d’eaux.
Les cris en lao du capitaine, ajoutés au choc et aux « au secours » d’une dame française qui ne savait pas nager, ont déclenché dans la seconde un très perceptible et puissant stress sur l’embarcation, chacun voulant alors en sortir au plus vite.
Les genoux flageolants, (le trekk de la veille ne faisant que leur faciliter la tâche !) nous avons donc évacué le raffiot de ses passagers, de ses bagages et de ses meubles, dans une ambiance confuse de rires et de soulagement.
Et sans perdre un instant, le capitaine et son épouse se sont mis, aidés de quelques uns, à boucher les voies d’eau avec des bouchons de fortune : planches, bouts de tissus…
C’est ainsi que nous avons quitté nos compagnons d’infortune, juchés pour les 50 km nous séparant encore de Luang Prabang sur des… sacs de choux !
J’ai, à la suite de cette petite aventure, une amicale pensée pour Monica et Francis qui préparent une longue expédition en pirogue avec leurs enfants sur une rivière de la forêt amazonienne. Soyez prudents, mes amis… et plein de bises à vous!
Réponses aux courriers des lecteurs :
- Tochou : oui Cécile est montée sur ces gros pachydermes (mais faut bien qu’y en aient qui se dévouent pour prendre les photos !!), oui ça fait un peu peur d’être si haut (surtout pour des kotoko de notre espèce)… quant à l’obéissance des animaux, heureusement que les mahouts étaient là parfois car il faut crier fort pour se faire écouter !
- Michette, merci de nous tenir au courant du carnet rose de la Réunion ! Alors bienvenue à la petite Cassandre et bisous aux parents s’ils ont le temps de passer par là. Sinon, puis-je te charger de leur faire tout plein de bisous de ma part ?
- Pet’ …Ok pour faire un tour d’éléphant sur Fred au retour… crois-tu qu’il sera d’accord ?
- Tanja, Cassandre avait « juste » des problèmes intestinaux, tourista… Maintenant elle va très bien ! En France, nous serons à l’est de Paris, dans la Marne. Ce n’est pas très très loin de ton pays….
- Pascal, je ne lis ces lignes qu’au RETOUR de destination puisque c’était une destination privée de « power » comme on dit ici, d’électricité comme on dit chez nous. Du coup, je trouve sur la messagerie 38 messages auxquels je réponds... je suis dans le cyber-café depuis quelques heures... pour mon plus grand plaisir!
- Cette semaine, le gagnant n’est pas un militaire mais Anne-Sophie qui a été la plus rapide (je savais que les malgaches qui traîneraient par là trouveraient ça facile !! hein Anne ?), la récompense n’est pas une pince à vélo mais… toute notre admiration !! (comme si on avait besoin de ça pour t’admirer, Soso…). Alors pour ceux qui ne connaissent pas le procédé, le voilà en images :
On prépare tout d'abord sur un tamis baignant dans un bac d'eau, une sorte de bouillie de bambou
puis on installe une composition de fleurs fraîches, à sa guise
On fait sécher les tamis au soleil
Ce papier artisanal permettra de fabriquer ensuite des abats-jour, des cartes, et autre artisanat...
Nouvelle question:
Nous avons croisé et observé un long moment cet artisan cette semaine à Muang Ngoi... mais que fait-il?